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Le petit chaperon rouge : du numérique aux marionnettes

  1. Comprendre
  2. Exercer sa compréhension
  3. Créer, enregistrer les dialogues dans un ebook
  4. Réseau d’albums… papier !
  5. Des marionnettes ?

« Il était une fois… » Le petit chaperon rouge raconté aux grandes sections : c’est toujours un moment d’extrême attention, d’effroi et de soulagement. L’application pour Android et Ios « Lil red » fait durer le plaisir.
Pas de texte, pas de narrateur ici, juste des images et des bulles dans une version graphique quelque peu différente des versions traditionnelles, bourrée de clins d’œil. Les enfants l’ont explorée en autonomie avec ravissement.

1. Comprendre

Nous nous sommes arrêtés avec mes élèves à ces bulles : qu’est-ce qu’elles veulent dire ? Qui les dit ou les pense ? (Les images ont été présentées coupées au maximum autour des bulles pour que le questionnement s’appuie sur le sens de la bulle et non sur le contexte.)

Pour les enfants, d’emblée, si l’on voit un personnage dans une bulle c’est qu’il est l’auteur du message ! Différencier celui qui parle et celui dont on parle demande une compréhension fine que nous allons construire ensemble.

À chaque bulle, nous cherchons d’abord le sens du message dessiné puis quand tout le monde semble d’accord quels personnages pourraient en être l’auteur. Ils peuvent être plusieurs. L’observation de l’image entière valide (ou pas) notre recherche.

Petit à petit, les enfants manipulent le langage avec plus d’aisance : dialogues, personnages, contexte du récit sont évoqués, mis en relation. Ils prennent leur distance par rapport au conte, à leur propre émotion, pour analyser ce langage, en affiner la compréhension.

2. Exercer sa compréhension

Atelier Logico

Les enfants associent maintenant chaque bulle à un personnage au sein d’un atelier échelonné, un atelier qui propose d’emblée plusieurs niveaux de difficultés. Les élèves essaient d’aller le plus loin possible, du niveau 1 très explicite au niveau 3 où des bulles complexes doivent être associées au nom des personnages.

Nous validons les réussites des enfants sur un brevet.

Chronologie : Atelier du dessin manquant

Un nouvel atelier clôt ce travail sur la compréhension.
Les élèves doivent retrouver sur l’application une page précise où figure un dessin manquant. Lorsqu’ils l’ont trouvée, ils dessinent sur leur fiche l’élément retrouvé : oiseau, champignon…
Cette page se situe-t-elle avant ou après celle présente à l’écran ? En naviguant sur l’application, ils affinent leur compréhension de la chronologie du conte.

Les documents

3. Créer, enregistrer les dialogues dans un ebook

Trois étapes pour cette phase :

  1. Création d’un ebook en collectif, avec l’enseignant
  2. Création autonome par groupe de deux pour les enfants volontaires
  3. Reprise des enregistrements lors de l’accueil avec l’enseignant et les deux auteurs

En collectif, avec les 10 élèves de grande section, nous créons et enregistrons les dialogues sur des images clés du conte, extraites de Lilred. Des images sans bulles pour laisser les enfants créer les dialogues en fonction de l’histoire (et de leur inspiration).

On dépasse ainsi le simple cadre de l’oralisation de bulles connues. Il ne s’agit pas ici de récitation mais de re-création de répliques, de « manipulation » de langage en cohérence avec le conte. L’enfant se souvient de l’histoire et ré-invente les dialogues à la hauteur de ses compétences. Bien sûr, on retrouve certaines répliques réjouissantes « Oh, grand-mère, comme tu as… ».

Les élèves qui le souhaitent se sont ensuite enregistrés par deux, en autonomie. Certains ont rencontrés quelques difficultés techniques : Comment éliminer un son pour recommencer, retrouver l’image qu’on a supprimée par erreur, comment se faire entendre parfois dans le brouhaha de la classe.
Dans cette situation complexe, les enfants ont du résoudre différents problèmes :

  • Il faut s’entendre, coopérer pour partager, alterner les répliques.
  • Comment placer les répliques sur le livre ? À quel endroit placer la première réplique, les suivantes ? (respect du sens de lecture). Dans cette première mouture, deux élèves enregistrent exactement la même réplique.

Nous avons repris ces « premiers jets » avec leurs auteurs, en début d’après-midi, durant l’accueil. Un troisième temps avec l’enseignant  pour écouter, analyser, améliorer, enrichir les productions.

4. Réseau d’albums… papier !

Durant toutes ces activités, nous avons lu des albums différents du chaperon rouge, inspirés de Grimm ou Perrault.

5. Vers un spectacle de marionnettes

Les élèves connaissent bien l’histoire, les personnages, les dialogues du conte. Ils ont acquis assez d’aisance pour inventer des répliques en respectant la cohérence du récit.

Tout est prêt pour créer un spectacle de marionnettes !

6. Des marionnettes ?

Jouer un spectacle de marionnettes, c’est bien sur, s’approprier un langage à mi chemin entre l’oral et l’écrit, affiner sa compréhension en abordant la chronologie, les scènes, les lieux, les personnages…

Mais c’est aussi un formidable moyen d’améliorer sa façon de communiquer avec les autres. 

S’adapter à l’espace de communication
Dans les échanges de tous les jours, les jeunes enfants nous parlent souvent de ce qui se passe là-bas, en nous tournant le dos…
En travaillant le langage et l’espace en même temps au sein du castelet, on aide les petits à progresser dans leur maitrise de la communication orale.
Apprendre à déplacer sa marionnette au dessus du castelet, de manière à être visible des autres, apprendre à regarder la personne à qui on parle, c’est déjà tout un apprentissage.

Parler de façon compréhensible
Veiller à sa prononciation, au volume sonore, débit…

Tenir compte de l’autre
Placer sa réplique au bon moment comme pour un échange de tous les jours ou l’on doit tenir compte de l’interlocuteur, de sa disponibilité : Ne pas parler à 10 élèves en même temps, attendre que l’autre (et notamment l’enseignant 😉 ) puisse nous entendre…

Jouer un spectacle de marionnettes, communiquer : deux actes langagiers différents qui mettent en œuvre des compétences voisines. Vive les marionnettes !

PS : Le Café Pédagogique a publié en partie cet article dans ses colonnes. Merci ! 😉