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Abécécriture : écriture en maternelle

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1. Abécécriture en vidéo

2. Tracer du bout du doigt

L’utilisation du sable ou de la farine est très attirante pour le jeune enfant qui explore le monde d’abord avec ses sens. Ce dispositif permet à l’élève d’apprendre le tracé des lettres sans se préoccuper de la tenue du feutre. Il peut expérimenter sans craindre l’erreur.

L’adulte produit dans la farine le premier tracé de la lettre. L’enfant le reproduit et nous poursuivons ainsi jusqu’à ce que la lettre soit complète.
C’est parfois un enfant plus expert qui montre.
Cette décomposition des gestes permet de mettre en avant :

  • les points de départ
  • le sens des tracés
  • la chronologie des gestes.

Puis l’enfant trace seul la totalité de la lettre dans la farine ou le sable.

Avant de travailler au feutre sur les fiches, l’enfant reprend le tracé de la lettre sur la carte à toucher. La lettre a été enduite de points de vernis colle. Elle nous sert de référent. Quand un enfant se trompe lors de l’écriture d’une lettre, il s’entraine à nouveau sur la carte à toucher.

3. Progressivité des fiches

À l’intérieur de chaque fiche, la disparition progressive des aides amène l’enfant à l’écriture autonome d’une lettre.

La majuscule d’imprimerie

L’enfant retrouve les points de départ et sens du tracé.
Il doit poser son feutre sur le plus gros bouton et suivre la craie orange. Lors de la présentation des premières fiches, je suis intraitable sur le respect du mode d’utilisation. Cette rigueur nous permet ensuite de laisser les enfants travailler en autonomie sur le fichier.
J’ai choisi délibérément de ne pas mettre de flèches. Elles constituent un codage supplémentaire incompréhensible de certains jeunes enfants et inutile ici.

  1. Le chemin de lettre est très large : il s’adapte à une certaine irrégularité de tracé, que ne permettrait pas le pointillé dont on « déborde » facilement.
  2. Le chemin de la lettre est plus fin. Il demande plus d’habilité graphomotrice.
  3. Les indications sur le sens du tracé disparaissent. Cela oblige l’enfant à le retrouver et le mémoriser.
  4. L’élève doit écrire sans le chemin de la lettre. Mais il peut encore s’appuyer sur les repères pour écrire.
  5. Les repères iconiques disparaissent pour un tracé presque autonome.
La cursive

La fiche reprend la même progressivité que celle des majuscules d’imprimerie. De nouvelles particularités apparaissent pour amener l’enfant à une meilleure maîtrise :

  • Disparition du point de départ du tracé dans les dernières cases
  • Formes repères plus abstraites (des feuilles)
  • Quantité de travail plus importante, le nombre de lettres à écrire ayant doublé.
  • Écriture sur une ligne

À noter : Je n’ai pas créé d’images de feuilles isolées pour les utiliser dans le sable ou la farine parce que nous nous servons de billes plates. La gestion des petits animaux qu’on utilise en majuscule n’est déjà pas facile, impossible de gérer en même temps toute une série des feuilles…et inutile : les élèves qui sont à même d’écrire en cursive n’ont plus besoin que les repères soient absolument identiques du tracé au doigt au tracé au feutre sur la fiche. Ils peuvent s’engager (et c’est préférable) vers un plus grand niveau d’abstraction et intérioriser le geste avant tout, quelque soit la nature du repère spatial.

4. Autonomie et coin écriture

Le passage d’un fichier à l’autre se fait facilement : les modes d’utilisation et la progression au sein des fiches sont identiques pour les majuscules d’imprimerie et la cursive. Cela permet de faire travailler en même temps des enfants qui n’ont pas les mêmes compétences : certains continuent de travailler sur les lettres d’imprimerie quand ceux qui y sont prêts attaquent la cursive, quelle que soit leur section.

Les lettres que nous avons travaillées sont glissées dans un porte-vues mis à disposition au coin écriture. Attention, seuls les enfants qui utilisent correctement les fiches lors des séquences d’apprentissages peuvent aller au coin écriture.
Cela motive les élèves à respecter les points de départ et sens des tracés des lettres.
Cela évite que des élèves encore fragiles écrivent n’importe comment (ne tourne pas les lettres dans le bon sens par exemple.)

5. Exemple d’atelier échelonné d’écriture : papa, maman

Parce qu’en maternelle, les niveaux de compétences peuvent être très différents d’un élève à l’autre, plusieurs niveaux de difficultés sont proposés en même temps aux enfants, quelque soit leur section :

  • Niveau 1 : Savoir écrire quelques lettres en majuscule de PAPA, MAMAN
  • Niveau 2 : Savoir écrire les mots en majuscule, en respectant l’horizontalité et l’orientation de gauche à droite
  • Niveau 3 : Savoir écrire des lettres cursives de papa, maman
  • Niveau 4 : Savoir écrire des mots en respectant les liaisons des lettres.

Les réussites sont notées sur des brevets.

Les avantages de l’atelier échelonné d’écriture :

  • Il tend à s’adapter à la diversité des enfants en différenciant l’activité comme la quantité de travail (certains travaillent en cursive, d’autres en majuscule sur le même atelier, certains écrivent une lettre pendant que d’autres en écrivent trois.)
    Il s’en dégage des parcours d’apprentissages individualisés, sans que l’enseignant ait eu besoin de se cloner en trente.
  • En différenciant « en amont » l’activité, il met en perspective l’ensemble des apprentissages du domaine et fait progresser l’enfant dans sa perception et sa gestion du métier d’élève: Qu’est-ce que je sais déjà faire ? Qu’est ce qu’il me reste à apprendre ? Il participe ainsi à la régulation de ses apprentissages, un facteur de motivation puissant.
  • Il développe un rapport au savoir positif : aucun enfant n’est ici mis en échec par un dispositif scolaire imposé, tout le monde peut progresser. Il entraine une bonne estime de soi, en tant qu’élève.

Les fiches d’écriture et le matériel nécessaire sont à télécharger en bas de cette page.

6. À propos de l’apprentissage de l’écriture

Les verticales en majuscules d’imprimerie

Les enfants sont souvent amenés à tracer les verticales de haut en bas sur le fichier.
Il n’existe pas de norme sur les majuscules d’imprimerie, à ma connaissance, mais en cursive, l’écriture visée à terme, on trace toutes les longues droites de haut en bas, avec souvent une levée du crayon (le d, le t..) Dans cette optique, il m’a semblé intéressant d’appliquer ce principe dès l’apprentissage de la majuscule. Toutefois, si je suis exigeante lors de l’utilisation du fichier, lorsque l’enfant écrit un mot en majuscule, je tolère d’autres façons de tracer, quand la lettre est lisible.
Le principal est que l’enfant s’approprie des mots, un plaisir d’écrire, sans prendre de mauvaises habitudes. La « remontée » des majuscules ne me semble pas être une mauvaise habitude, mais plutôt une variante que parfois les familles enseignent. Pour la cursive, le sens du tracé conditionne la fluidité de l’écriture et sa rapidité. Il est donc indispensable qu’il soit respecté.

Les liaisons en cursives

Nous travaillons l’écriture lettre à lettre, il n’y a pas de raison d’y inclure pour l’instant de liaison (ou ligature) puisque que la lettre n’est liée… à rien du tout !
Cela permet de progresser par pallier dans l’apprentissage : on commence par l’écriture des lettres d’un mot, puis on travaille les liaisons au moment d’écrire le mot.

Prenons l’exemple du d en cursive : Si l’enfant apprend à l’écrire sans la liaison dans un premier temps, il peut se concentrer sur le sens de rotation du rond, son départ et un lever de crayon pour faire « la grande canne ». Puis au moment d’écrire « mardi », les liaisons s’enchaînent presque logiquement (la queue du r forme la liaison du d).

Si l’on enseigne la graphie des lettres avec leur liaison (le d avec une ligature devant) l’enfant doit intégrer une chronologie de gestes plus longue pour ce premier apprentissage, trop longue pour certains qui commettent alors facilement des erreurs : on fait la ligature du d puis on continue le rond dans la « foulée » dans le mauvais sens.

La question des  « e » et « l » en cursive

« Le tracé en boucle, d’un seul élan, permet la rapidité et la fluidité de l’écriture.
Pour certains auteurs, le tracé avec arrêt assure une structure à la lettre et offre une cadence en cours d’écriture. Le choix du ductus pour cette lettre est à débattre entre enseignants. »

« Que les boucles soient dirigées vers le haut ou vers le bas elles sont souvent tracées d’un seul mouvement, comme une grosse boucle, ce qui provoque l’affaissement de la lettre. Il est plus judicieux de tracer la partie descendante de la boucle selon une ligne droite verticale pour éviter cette déstructuration. Ce qui peut parfois induire une rupture du geste après le trait d’attaque. »

Extraits de  L’écriture à la maternelle –  Document d’accompagnement Eduscol  Septembre 2015

L’importance de la lettre « c »

La lettre « c » est à l’origine de toutes les lettres rondes en cursive. Quand on écrit le « a » par exemple, on commence par tracer un c que l’on prolonge.
C’est donc une lettre que j’essaie d’enseigner tôt à mes élèves, avec une rigueur et une insistance toute particulière. Nous faisons d’ailleurs référence au « c » à chaque fois que nous commençons une lettre ronde en cursive. « C’est une lettre ronde alors on la commence comme… UN C ! »
Cela évite que des sens de rotation erronés s’installent et permet de donner un peu plus d’autonomie aux élèves.

La tenue du feutre

Lorsqu’on écrit, il y a une main qui tient la feuille (pas le bouchon…) et l’autre qui tient le feutre.
Le feutre repose sur la troisième phalange du majeur replié, qui en quelque sorte « porte » l’outil. Le pouce pince. Il maintient le feutre sur le majeur lors des mouvements. L’index conduit le feutre. C’est lui qui guide l’outil dans les différents mouvements, il est responsable du tracé, il doit rester souple, ni trop tendu, ni trop crispé. Ça fait beaucoup de conditions pour obtenir une tenue optimale !

Parfois, les doigts des enfants sont encore trop potelés, trop petits, la motricité fine n’est pas encore assez développée pour que l’enfant puisse vraiment s’approprier la tenue la plus efficace de l’outil. Il met par exemple ses trois doigts à la même hauteur, leur assignant les mêmes fonctions à tous. Avec cette tenue marginale, le tracé est moins précis, mais il reste lisible et fluide.
Différentes réponses peuvent être apportées par les équipes pédagogiques face à une mauvaise tenue :

  • Contraindre en permanente ? On peut tenter d’obliger l’élève à tenir dans les règles le feutre, ce qui demande une vigilance constante. On prend le risque de le dégoûter de l’écriture.
  • Renoncer provisoirement à l’écriture ? On peut choisir de ne pas faire écrire l’enfant tant qu’il n’est pas prêt à tenir correctement l’outil et travailler les pré-requis. On prend le risque d’étouffer la motivation de l’enfant, généralement forte à cet age, mais aussi d’abandonner l’enseignement du graphisme, de l’écriture aux seules familles ou centre de loisirs qui souvent, s’emparent de cet apprentissage dès les premières années. De plus mauvaises habitudes encore, peuvent alors s’installer.
  • Tolérer et construire petit à petit ? On peut choisir de laisser l’enfant tenir le stylo d’une manière un peu marginale, si elle n’est pas nuisible (le tracé reste lisible et fluide). On précise que ce n’est pas la manière la plus efficace, mais qu’on essaiera plus tard d’y arriver, quand l’enfant aura grandi. On prend le risque que cette tenue moins efficace perdure.

Nous avons choisi cette dernière voie dans notre école. Les activités traditionnellement pratiquées en maternelle autour des jeux de doigts, de la motricité fine, de l’espace, du corps… permettent aux enfants d’évoluer au fil du temps. Aucun élève n’a rencontré de difficulté particulière en écriture par la suite, même si la tenue de l’outil ne s’effectue pas exactement dans les règles de l’art.
Mais beaucoup ont acquis dès la maternelle un plaisir d’écrire précieux, une compréhension du principe alphabétique adaptée à leur envie d’apprendre.
Mais c’est à chacun de voir !

7. Des téléchargements gratuits

Et tout ce qu’il faut pour l’atelier d’écriture autour des mots PAPA et MAMAN :

8. Acheter Abécécriture

Cet ouvrage de 74 pages est commercialisé pour 19 euros en pdf ou 28 euros en version papier, chez The Book Editions, où vous pouvez le commander en ligne.